Le label Pavillon Bleu décerne pour la cinquième année consécutive le Prix Thomas Joly pour la biodiversité. Ce prix rend hommage à Thomas Joly, premier salarié et premier directeur de Teragir, dont l'engagement en faveur du Pavillon Bleu et de la biodiversité a marqué 35 années de service.
L'objectif principal de ce prix est de mettre en lumière des initiatives inspirantes pour la communauté Pavillon Bleu, mettant en avant l'implication des lauréats dans la lutte contre la sixième extinction de masse en cours. Ces actions contribuent aux Objectifs de développement durable (ODD) 13 et 14, ainsi qu'à la santé et au bien-être des habitants (ODD 3), à la lutte contre le changement climatique (ODD 13), et à l'éducation des citoyens (ODD 4).
Cette année, le prix évolue : il n'est plus décerné en fonction du type de site (commune ou port de plaisance), mais en fonction du type d'action. Lors de la cérémonie d'annonce du palmarès Pavillon Bleu 2024, seront récompensées :
- une action de sensibilisation à la biodiversité ;
- une action de préservation/restauration de la biodiversité.
Dans la catégorie de la sensibilisation, le jury a souhaité récompenser trois lauréats : les communes de Frontignan, Sète et Marseillan pour leur participation à l’Atlas de Biodiversité Communal sur le Bassin de Thau.
Cette action, pilotée par le CPIE du Bassin de Thau et soutenue par l'ensemble des communes du syndicat mixte du bassin de Thau, a permis de réaliser un inventaire professionnel des milieux lagunaires et terrestres sur une surface totale de 6 790 hectares. Financé à 85% par l’Office Français de la Biodiversité, ce projet a réuni les associations locales, les riverains et les collectivités afin d'identifier les espèces endémiques du Bassin de Thau et ses herbiers.
Cette initiative répond à un besoin crucial de protection des milieux naturels et de gestion durable des ressources en eau, ainsi qu'à la préservation de la biodiversité face aux pressions exercées par le tourisme. Grâce à cette action, le CPIE et les communes mènent conjointement des actions de sensibilisation, impliquant les habitants dans l'inventaire de la biodiversité. À Frontignan, par exemple, 49 personnes ont participé aux observations et à la constitution des inventaires.
Ces initiatives citoyennes ont été complétées par la conception d'affichages dans chaque commune. La commune de Frontignan se distingue notamment par la représentation de la grande nacre, espèce emblématique de la Méditerranée, menacée par les changements climatiques et les activités humaines.
Dans la catégorie restauration et préservation, le jury récompense la commune du Lavandou pour le projet de la Zone Mouillage d'Equipement Légé (ZMEL) dans la baie de la Cavalière.
Dès 2021, soucieuse de concilier l’ensemble des usages dans la baie de Cavalière et de protéger les herbiers foisonnants de Posidonie, la Commune du Lavandou a initié un projet de création de Zone de Mouillage et d’Equipements Légers (ZMEL).
Ce projet concerne l’Anse de Cavalière, s’étendant du Cap Nègre à la pointe du Layet. Au regard des nombreux enjeux qu’elle concentre, cette baie a été identifiée comme prioritaire dans la stratégie Méditerranéenne de gestion des mouillages. En effet, à Cavalière se côtoient baigneurs, plaisanciers (moyenne de 68 bateaux par jour en période estivale, avec des pics jusqu’à 130 bateaux), adeptes d’activités nautiques ou encore établissements de plage.
De plus, elle concentre une myriade d’enjeux environnementaux qu’il apparait nécessaire de préserver : 127 espèces ont été recensées dans la baie de Cavalière et un remarquable herbier de Posidonie de 80 hectares y est déployé. Elle renferme également un site singulier : un récif barrière, type de formation d’herbier dont les feuilles de Posidonie affleurent à la surface. Afin de préserver cette formation très rare et visuellement superbe, le récif barrière est protégé depuis 2022 par une ZIM (Zone d’Interdiction au Mouillage). Depuis cette même année, un balisage écologique est également en place dans la baie.
Ce projet a vu le jour dès 2021, avec la réalisation d’études de faisabilité, de fréquentation, de dimensionnement du projet, ou encore une étude paysagère et un inventaire des habitats marins. Un important travail de concertation a été mené entre 2021 et 2022, lors de la phase de définition du projet, avec la tenue de commissions usages (regroupant l’ensemble des acteurs du littoral et de la mer du Lavandou) et de 2 comités de pilotage (en présence des Services de l’Etat, du Parc national de Port-Cros...).
L’instruction du projet suit son cours. Le déploiement de la ZMEL en baie de Cavalière est prévu dès que possible.